Mémoires du Cardinal de Retz : Résumé chronologiqueIntroduction explicative : les Mémoires du Cardinal de Retz se présentent comme un (très) long monologue, où les digressions abondent et où la vitesse du récit varie avec le nombre des événements qui s'y précipitent ; on y trouve logiquement de nombreuses prolepses, analepses et ellipses. Dans la mesure où la majeure partie de la section de l'oeuvre au programme de l'agrégation interne concerne la période historique de la Fronde parlementaire (du 13 mai 1648 au 11 mars 1649 - la partie de l'oeuvre au programme se clôt le 1er avril 1649) à laquelle Retz a pris une part importante, il m'a semblé intéressant de rapprocher les événements relatés par Retz, qui n'en donne pas toujours une datation précise, des événements historiques avec lesquels ils sont en relation. Bien évidemment, cette analyse chronologique s'étend également à la première partie des mémoires, également au programme, et qui ne concerne pas la période de la Fronde.N.B. la pagination renvoie à l'édition Folio classique n° 3835 indiquée par le programme de l'agrégation (interne) de lettres modernes pour 2006
1ère partie : p. 55 à 99Nota : les nombreuse interruptions mentionnées dans cette première partie sont des interruptions du manuscrit original et des copies qui en ont été retrouvées.p. 55 Adresse à la dédicataire et introduction des Mémoires.
p. 56 Rappel des origines et circonstances de la naissance du futur cardinal (baptisé le 20 septembre 1613) - le texte s'interrompt pour toute la période de l'enfance de Gondi/Retz, et reprend pour le court récit d'un duel avec Bassompierre, alors qu'il est déjà dans les ordres (il a reçu la tonsure en 1623, et est fait chanoine de Notre-Dame de Paris en 1627) - nouvelle interruption et reprise pour le récit d'un second duel, vraisemblablement à l'issue d'une première aventure galante interrompue par la mère de la jeune fille, et causé par l'attitude de Mme du Châtelet, avec le comte d'Harcourt.
p. 57 à 61 Récit d'une jeunesse tumultueuse, où Retz dessine son portrait en tête brûlée qui a bien du mal à se résoudre à une vie d'écclésiastique et multiplie les aventures (héros picaresque?) ; ce récit est à nouveau interrompu à deux reprises à la p. 61.
p. 62 - 63 Récit des démêlés de Mme de Guéméné (dont Retz fut l'amant, mais vraisemblablement plus tard dans sa vie) avec Richelieu, qui font intervenir les premiers portraits de la gigantesque galerie que constituent les Mémoires, et nouvelle interruption ; le récit de Retz reprend avec la reprise de ses études : nous sommes vraisemblablement en 1631 - Retz a été reçu bachelier et entreprend des études de théologie (il semble donc s'être résolu à une vie d'écclésiastique).
p. 64 - 65 Vie d'étudiant et premiers démêlés avec Richelieu, qui le juge sévèrement - Retz avoue alors 22 ans, et nous serions donc en 1635 - 1636.
p. 65 - 67 Interruption et reprise du récit avec un nouvel épisode rocambolesque en liaison avec le comte de Soissons (prince du sang) montrant déjà l'opposition de Retz au pouvoir des ministres (Richelieu et Mazarin), qui s'enchaîne avec l'obtention de la première place par Retz à la licence de théologie (janvier 1638) devant un parent de Richelieu, ce qui provoque la fureur du ministre et le départ de Retz pour l'Italie, où sa famille juge prudent de l'éloigner pour quelque temps ; le récit s'interrompt à nouveau au bas de la page 67.
p. 68 Rentré à Paris, Retz est toujours lié avec le comte de Soissons, et tout en continuant ses études religieuses (et ses aventures galantes avec Mme de Guéméné), étudie aussi la possibilité de "quitter la soutane" ; nouvelle interruption du récit.
p. 68-70 Reprise et conclusion d'une aventure vraisemblablement galante et récit des inclinations réciproques de Mme de la Meilleraie, dont Retz est amoureux, et de Richelieu (le jeune coq rivalise avec le vieux chat...).
p. 70 à 86 1639-1641 : Retz relate les complots de la noblesse, emmenée par la branche des princes du sang (enfants et petits-enfants d'Henri IV) avec à leur tête le comte de Soissons, contre Richelieu, et la part qu'il aurait prise à ces complots, où il fait ses premières armes de conspirateur et d'opposant farouche au régime ministériel mis en place par le roi ; cette partie se conclut avec la mort du comte de Soissons et la perte par Retz de deux de ses maîtresses, et il se résout à une carrière écclésiastique.
p. 86 à 89 Retz prêche et mène une vie d'abbé mondain - nouvelle interruption des Mémoires
p. 89 à 93 Episode tragi-comique (et inventé) de la rencontre de Retz, en galante compagnie, avec une procession qu'on prend pour des fantômes, après lequel Retz séduit Melle de Vendôme (arrière petite-fille d'Henri IV).
p. 93 à 96 Récit des mésaventures de Retz vis-à-vis de Richelieu juste avant la mort du ministre (4 décembe 1642), et anecdotes rapportant son crédit auprès du roi à la veille de la mort de celui-ci (14 mai 1643).
p. 93 à 99 Après la mort du roi, à la faveur des efforts de la reine pour participer à la régence aux côtés de Mazarin, Retz devient le 12 juin coadjuteur de son oncle, archevêque de Paris.
p. 99 Retz reçoit les bulles papales le confirmant comme coadjuteur à la Toussaint de 1643, et clôt la 1ère partie des Mémoires avec l'annonce de sa montée sur la scène de l'histoire.
Question : vous voulez la suite?